3. ATOMES, MOLECULES,
COMPLEXES : MODELISATION QUANTIQUE ET REACTIVITE
3.1. Orbitales
atomiques
3.2. Orbitales moléculaires et
réactivité
1. Méthode de combinaison linéaire des orbitales atomiques.
·
Objectif :
Décrire la molécule comme on a décrit l’atome pour savoir où sont les électrons
et quelle est leur énergie.
Pour chaque électron : Y(moléculaire) = Sciji(atomiques)
http://www.lct.jussieu.fr/pagesperso/chaquin/4.Molecules_diatomiques.pdf
1.1. Interaction de deux OA jA et jB sur deux centres : atome A et
atome B
Ø La méthode
o Y moléculaire = cA. jA + cB jB
o Notation de Dirac
o Valeur moyenne de l’énergie : <YlHmoléculairelY>/<YlY> = E
o
Meilleure CL si E minimum (méthode
des variations)
o
<YlHmoléculairelY> et <YlY> se développent comme des produits
Comment trouver les coefficients et
les énergies ?
Ø
Le calcul
o
Principe
Dériver l’équation <YlHlY>-E×<YlY> = 0 par rapport
aux coefficients cA et cB
à « 2 équations (*)»qui relient E, cA et cB
Ces équations contiennent des intégrales :
o
Définition des intégrales :
*
Coulombienne : Hii =<jilHlji>
*
Echange : Hij =<jilHljj> i¹j
*
Recouvrement : Sij = <jiljj>
pour deux OA
données, dépend de la distance entre les 2 atomes (noyaux)
et de la géométrie (symétrie) des OA.
Exemples de Sij
et de Sii
o Approximations, compléments
*
<jilHmoléculaire lji>
» <jilHatomiquelji> = E de l’électron dans ji notée
ai, elle est <0 (cf H : -13,6eV/n²) Hii = ai < 0
*
Hij notée bij est proportionnelle à Sij et de signe
contraire
Hij×Sij <0
Traduit le
fait qu’un recouvrement en
phase est stabilisant.
*
Sii = 1 (ji est normée)
*
Equations séculaires : 2 équations, 3 inconnues
cA, cB,
E
*
Déterminant séculaire
=0, pourquoi…
à 2
solutions pour E
*
Détermination
des coefficients pour une valeur de E :
retour aux équations séculaires (une des deux) + condition
de normalisation : 2
équations 2 inconnues : on trouve…
1.2. Exemple du dihydrogène (1s avec 1s)
L’axe internucléaire est l’axe Oz
o Résultats (avec
hypothèse supplémentaire SAB =0)
* cA et cB de même valeur absolue (on part de 2 OA
identiques)
* cA*cB >0 pour Y1 associée à E1 la plus basse
* cA*cB <0 pour Y2 associée à E2 la plus haute
http://www.lct.jussieu.fr/pagesperso/orbimol/fr/index-fr.shtml
o Représentation graphique (isodensité): 2 informations
* Les dessins sont symétriques : coefficients de même valeur absolue
* La couleur est la même partout (Y1) ou pas : traduit le signe
identique ou pas des deux coefficients.
* L’une a un plan nodal : antiliante
o Nomenclature : liante, antiliante :
notation « * »
Avec tout ce que recouvre cette information (E> celle des OA, cA*cB<0,
électrons « rejetés » vers l’extérieur du segment internucléaire) et tout le contraire pour la
liante.
o Représentation conventionnelle
Ça ressemble à la courbe d’isodensité, mais ce n’est qu’un code pour traduire :
- par la forme des deux
parties : la nature des OA impliquées
- par la taille : même taille
pour des coefficients de même valeur absolue
- par la couleur : même signe
ou pas des deux coefficients de
o
Remplissage
*
Energie croissante, Pauli, Hund
*
Stabilisation : différence
entre l’énergie des électrons dans les OM et dans les OA des atomes séparés,
cas de He2
*
HO, BV : orbitales frontières
(OF)
Retenir : 2 OA 1sHà 2OM, une liante, une antiliante plus
déstabilisée que la liante n’est stabilisée. La stabilisation est maximum si le
système contient 2 électrons.
1.3. Autres cas d’OA de même
nature et de même énergie (diatomiques homonucléaires)
Ø Exemple N2
Compétence : construire des OM de molécules diatomiques par
interaction d’OA de même type (s-s,
p-p)
L’axe internucléaire est l’axe Oz
o
2sA
avec 2sB
o
2pzA avec une 2p de B
o
2pxA (y) avec une 2p de B
o
Recouvrement
axial, recouvrement latéral, orbitale s, orbitale
p
o
Résultats :
8 OA à 8 OM : voir orbimol
On identifie les OA « qui participent à » chaque OM Doc
Représentation conventionnelle des 8 OM
o
Remplissage,
OF
o
Ordre de liaison
Définition
Calcul,
comparaison avec le modèle de Lewis, ordre, énergie et longueur de liaison
Ø
Exemple O2
L’axe
internucléaire est l’axe Oz
Sur orbimol
Nouveautés :
o Position s2pz /
p 2px et p 2py ? inversion possible, très proches en
énergie. Diagramme corrélé, diagramme de corrélation doc
o
Remplissage : « SOMO »
caractère radicalaire de O2
On associe au
caractère radicalaire :
*
Paramagnétisme
(s’accumule dans les zones de champ magnétique fort) http://www.dailymotion.com/video/x95inw_paramagnetisme-du-dioxygene-liquide_tech
*
Rancissement
des corps gras en présence de dioxygène par formation de radicaux libres
o
ordre de liaison de O2+, O2-
et évolution de la longueur de liaison.
1.4.
Diatomique hétéronucléaire :
Doc :
énergie des OA
o
Exemple de HeH+
L’axe internucléaire est l’axe Oz
Différences avec H2:
*
les OA n’ont pas la même énergie
*
chaque OM
« ressemble » plus à l’une des deux OA, en énergie et en forme
*
stabilisation
/ déstabilisation : critère énergétique. L’écart entre l’OM liante (resp.
antiliante) et l’OA de plus faible (haute) énergie
diminue quand l’écart entre les OA augmente.
*
Les OM
(fonctions d’onde, isodensité, repésentation
schématique) ne sont plus symétriques
*
Limite :
liaison ionique si les OA sont très éloignées en énergie : l’OM basse est
pratiquement confondue avec l’OA basse (pratiquement non liante), l’électron de
l’OA haute tombe sur l’OM basse.
*
Cas de HeH+ : on voit que la charge + est plutôt
sur le H (à rapprocher de l’éléctronégativité qui
augmente vers la droite le long d’une ligne)
o
Exemple de LiH
Déjà
vu :
*
Orbitales
moléculaires non symétriques,
*
La liante qui
contient les électrons est gonflée du côté de H
*
La liaison
est polarisée Li+dH-d (à
rapprocher de l'éléctronégativité qui diminue quand on descend dans une
colonne)
Nouveau :
*
Orbitales 2px
et 2py de Li deviennent des OM non liantes pour raisons de symétrie,
l’intégrale de recouvrement avec la 1s de H est nulle.
Tableau des
symétries
On indique
comment se transforme chaque orbitale atomique par les opérations qui
respectent la symétrie du système. Ex sur LiH :
symétries par rapport aux plans xOz et yOz
*
On retient : interaction
efficace = interaction à 2 électrons entre deux OA proches en énergie et de symétrie
compatible (fort recouvrement géométrique)
2. Interaction d’orbitales de fragments
2.1. Fragment
o
Définition
Partie d’une
molécule, groupe d’atomes pouvant exister seul (fragment H2) ou pas
(fragment H3, H4…).
L’étude de
ses OM (orbitales de fragment) servira d’intermédiaire entre les OA et les OM
d’une « grosse » molécule.
On peut
passer des atomes à la grosse molécule par étapes faisant intervenir des
fragments de plus en plus gros. Ex : de H2 à H3,
puis à CH3, puis à C2H6.
o
Exemples
*
H3 : on combine H2
et H
Raisonnement
sur la symétrie
On recherche
les éléments de symétrie de H3,
puis on combine les orbitales de H2 et H qui présentent entre elles
les mêmes symétries.
Energie des
orbitales ? H3T ou H3tr différents, on ne peut pas
tout prévoir.
*
H4 plan ou tétraédrique : on combine H2 et H2
2.2.
Interaction des orbitales de fragments
En exercice…à
travailler sur orbimol
o
Exemple BeH2 : Be et fragment H2
Tableau des
symétries
Par
« symétrie » on entend une opération qui laisse invariant l’ensemble
de la molécule ou du fragment. Ça peut être une symétrie par rapport à un point
ou à un plan, mais aussi une rotation autour d’un axe donné (ex BH3 :
angle de 2p/3) ou la
combinaison d’une rotation et d’une symétrie/plan (ex CH4 rotation
de p/2 suivie d’une
symétrie/plan perpendiculaire à l’axe de rotation)
Critères
géométriques : 2px et 2py de
Be ne se combinent pas
Critère
énergétique : 1s de Be ne
se combine pas
Fragment H2
et molécule H2 : identiques ?
Non, H2 « étiré » pour pouvoir insérer Be entre les
deux, l’interaction diminue, les OM du fragment H2 se rapprochent
des OA de H
Born
Oppenheimer oui, mais à quelle distance ?
o
Exemple HCC- : HC et C ou C2 et H
o
Exemple MgH2 : Mg et H2
o
Exemple BH3 : B et H3
o
Exemple CH4 : C et H4 tétraédrique
o
Exemple éthyne : C2 et H2 ou 2 CH
o
Exemple éthylène : 2 fragments CH2 ou C2 et H4 carré
o
Cas des polyènes et autres systèmes
conjugués : importance du système p, modèle de Hückel
·
Modèle
de Hückel : on fait abstraction du squelette s
placé dans un plan pour que les OA qui vont donner naissance au système p soient parallèles
1. Quelles
OA ? les 2pz des C et les OA de symétrie
compatible
Exemples :
·
liaison C=O ou
C-O : 2pz de O
·
liaison
C-Cl : 3pz de Cl
2. n OA à n OM dont
*
les énergies
sont données en fonction de a (énergie d’un
électron dans la 2pz du carbone ) et b (intégrale
d’échange entre deux OA 2pz de C
voisines et parallèles)
*
et les expressions
sont données par les coefficients de la combinaison
linéaire des OA de symétrie pz
3. Traitement des groupes alkyle
4. Combien d’électrons ? seulement
ceux des OA (ou fragments) combinées
Exemples :
·
C
« normal »
·
O d’une C=O
·
O d’une C-O
·
Cl
·
Chaîne carbonée
non conjuguée
5. Remplissage
Règles habituelles
6. Orbitales frontières
7. Exemples :
logiciel Hückel
3.
Prévision de la réactivité : approximation des orbitales frontières
Rappel sur les conditions pour une
bonne stabilisation d’une OM :
-
interaction
à 2 électrons
-
entre OA
proches en énergie
-
avec un bon
recouvrement :
*
géométrique (gros lobes, donc gros
coefficient dans l’OM)
*
algébrique : Hij
et Sij de signe contraire (lobes de même couleur)
Application à l’interaction entre 2
molécules
On veut évaluer l’énergie de l’état
de transition
Mais il n’ pas de formule de
Lewis : ??
Hypothèse de non-croisement des chemins
réactionnels :
La
meilleure interaction entre les
réactants conduit à l’état de transition le plus stable qui conduit au produit le plus abondant sous contrôle
cinétique.
Rq : le postulat de Hammond visait
le même objectif (évaluer l’énergie de l’état de transition) avec des outils
« classiques »
Notion de contrôle frontalier :
la meilleure interaction…
Principe de
recouvrement maximum entre OF choisies sur des critères énergétiques :
Modèle de Fukui (Nobel 1981)
Exemples :
-
Nucléophile-
électrophile : nature, « force », site majoritairement concerné
(sous contrôle orbitalaire)
-
SN :
attaque dorsale
-
AN sur le
groupe carbonyle :
o modèle jimp Document
o
régiosélectivité,
angle d’attaque Dunitz-Burgi : 107°
o
induction
asymétrique (exercice)
Et une nouvelle
réaction : réaction de Diels-Alder